L'hôtel des oiseaux by Joyce Maynard & Joyce Maynard

L'hôtel des oiseaux by Joyce Maynard & Joyce Maynard

Auteur:Joyce Maynard & Joyce Maynard [Joyce Maynard]
La langue: fra
Format: epub
Tags: 1970. Une explosion a lieu dans un sous-sol, à New York, causée par une bombe artisanale. Parmi les apprentis terroristes décédés : la mère de Joan, six ans. Dans l’espoir fou de mener une vie ordinaire, la grand-mère de la fillette précipite leur départ, loin du drame, et lui fait changer de prénom : Joan s’appellera désormais Amelia. À l’âge adulte, devenue épouse, mère et artiste talentueuse, Amelia vit une seconde tragédie qui la pousse à fuir de nouveau. Elle trouve refuge à des centaines de kilomètres dans un pays d’Amérique centrale, entre les murs d’un hôtel délabré, accueillie par la chaleureuse propriétaire, Leila. Tout, ici, lui promet un lendemain meilleur : une nature luxuriante, un vaste lac au pied d’un volcan. Tandis qu’Amelia s’investit dans la rénovation de l’hôtel, elle croise la route d’hommes et de femmes marqués par la vie, venus comme elle se reconstruire dans ce lieu chargé de mystère. Mais la quiétude dépaysante et la chaleur amicale des habitants du village suffiront-elles à faire oublier à Amelia les gouffres du passé ? A-t-elle vraiment droit à une troisième chance ? Dans ce roman foisonnant, Joyce Maynard, avec la virtuosité qu’on lui connaît, emporte les lecteurs sur quatre décennies. Riche en passions et en surprises, L’hôtel des Oiseaux explore le destin d’une femme attachante, dont la soif d’aimer n’a d’égale que celle, vibrante, de survivre.
Éditeur: Philippe Rey
Publié: 2023-07-19T08:36:28+00:00


Personne, en rencontrant Jerome Sapirstein, ne l’aurait qualifié de bel homme : épaules étroites, teint de quelqu’un qui ne sort pas souvent. Il portait un short kaki qui lui descendait jusqu’aux genoux, de hautes chaussettes blanches, des sandales et un chapeau plus indiqué pour un safari, avec une jugulaire et un bord si large qu’il couvrait la moitié de son visage. Mais je perçus immédiatement une forme de douceur en lui. Ainsi que de l’enthousiasme. « Vous n’avez pas idée à quel point je suis ravi de vous rencontrer. » Je ne voyais pas pourquoi. Il avait autour du cou une paire de jumelles de toute évidence extrêmement coûteuses.

Jerome Sapirstein possédait une maison d’édition à New York. C’était également un ornithologue amateur passionné. Il était venu à Lago La Paz car il avait entendu dire que, nulle part ailleurs dans le monde, on ne trouvait une aussi grande variété d’oiseaux.

Son unique objectif en venant au lac était d’observer les oiseaux et d’ajouter autant d’espèces que possible à la liste qu’il avait constituée durant toute sa vie. Ces dix derniers jours, il avait parcouru les sentiers avec un guide (qu’il avait engagé pour l’accompagner), et fait quelques excursions dans la jungle et sur la côte du Pacifique. S’il lui restait à apercevoir un quetzal, oiseau rare et insaisissable qui représentait pour un ornithologue comme lui le nec plus ultra, il avait réussi à observer plus de spécimens exotiques autour du lac qu’au cours des expéditions menées chaque week-end aux États-Unis pendant vingt ans.

Quand Jerome Sapirstein avait vu mes aquarelles d’oiseaux au restaurant de Rosella la veille au soir, l’idée lui était venue d’un livre racontant des histoires étonnantes sur la vie des oiseaux autour du globe, accompagnées de mes peintures.

« Je veux bien entendu inclure quelques-unes de vos superbes images des oiseaux du lac. Mais y figureront aussi des peintures d’oiseaux vivant dans d’autres parties du globe. Des flamants de Bolivie, peut-être. Des pingouins de l’Antarctique. »

Il continua l’énumération : hirondelles de Capistrano… corbeaux de la Tour de Londres…

« Pouvez-vous imaginer plus exaltant que d’observer un couple de macronus ptilosus dans leur habitat naturel en Indonésie ? »

Je le pouvais, mais je n’en dis rien.

L’ouvrage auquel pensait Jerome Sapirstein serait ce qu’on appelle un « beau livre » dans le monde de l’édition – grand format, illustrations en couleurs, impression de grande qualité. Sans regarder à la dépense. « Je crois que nous pouvons créer un chef-d’œuvre. » Le budget du projet n’était pas un problème.

Dire que cette idée arrivait de manière impromptue serait en dessous de la vérité. Dix minutes plus tôt, je discutais derrière l’hôtel avec Gus et Luis du remplacement d’une partie des tuiles du toit, et de la meilleure façon d’empêcher les insectes de manger les feuilles d’un des rosiers. J’avais aussi prévu ce jour-là une visite à une pépinière pour voir les roses, un bain antipuces pour notre chien Cuzmi, une visite à Josephina, une tisserande du village, pour choisir des housses de coussins, et je



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.